Réflexions sur mon travail. 3.8.24

Je pars toujours d'une image, feuille entière ou bout de photo à la manière d'un musicien de jazz qui part d'un morceau de musique, d'un standard, pour ensuite improviser dessus. C'est ce qui se passe quand je commence un collage. Je n'ai pas d'idée préconçue, juste un motif aperçu au hasard parmi le fatras des revues, pages arrachées et autres fragments qui jonchent ma table de travail. Les morceaux suivants s'enchaînent comme par enchantement ou dans la douleur, c'est selon – je colle, décolle, dessine, efface, tourne la feuille... jusqu'à complétion. Souvent je ne sais pas où tout cela me mène, je suis dans un état second et je ne découvre le vrai sens lorsque je me mets à y réfléchir, à analyser l'image par l'écrit.


Cette démarche intuitive me distingue de pas mal des autres « collagistes » qui me semblent suivre des schémas à l'intérieur desquels ils déploient leur art. Ainsi, par ex. une belle jeune femme ornée de fleurs, puis de papillons, de fleurs etc., de profil, de face, de trois quarts. Ou bien ils remplissent l'espace de divers objets à connotation surréaliste à la manière de Dali etc.

Jadis on appelait cela le style d'un artiste, mais souvent cela ne consistait qu'en une routine artistique.


Si je ne suis pas surpris par ma création, j'estime avoir échoué.


Le danger qui guette les créateurs, c'est l'IA parce que la commande se fait par des mots. C'est un univers de description verbale qui n'a aucun rapport avec celui des formes, couleurs, espace etc.

Chez moi, cette étape se positionne après l’achèvement, pas avant ou pendant. Il est vrai, cependant, que l'Eglise, lorsqu'elle commandait par ex. un retable, fixait précisément l'iconographie de celui-ci. Mais l'exécution, la mise en image, était laissée à l'artiste. On peut également penser à l'opéra qui est basé sur un livret. Mais c'est la musique qui y règne !


Mes propres expériences avec Leonardo.ai m'ont conduit à provoquer des animations aléatoires de certains de mes collages qui résultent en général dans une décomposition, un chaos, à ma plus grande joie d'ailleurs. Mais cela reste un jeu et rien de plus. Le programme n'arrive pas à s'y retrouver dans mes collages qui sont loin des simples illustrations sur lesquelles se basent les programmes AI.


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